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    Jean-Yves Lafesse

     A l'occasion de la sortie de son nouveau DVD « Lafesse Gauche, Lafesse Droite » le 6 novembre, Jean-Yves Lafesse, originaire de Pontivy, revient sur l'étonnant rôle 

    que la Bretagne a jouée et joue encore dans sa carrière de comique. La Bretagne, qui sera également le point de départ de son prochain long métrage. 



    Avant de parler boulot, parlons brièvement de vos vacances ? Vous les passez à Plouescat ?


    Oui, j'ai passé des vacances à Plouescat, mais aussi un peu partout en Bretagne, mais ça n'a jamais été que des vacances : malheureusement pour les enfants et les compagnes car quand on est hyperactif et qu'on écrit tout le temps et qu'on ne lâche rien...il ne se passe pas une journée sans que l'on écrive mais c'est ça qui est génial aussi la passion du travail !  
     
    Venons en donc maintenant à votre travail, avec ce nouveau DVD « Lafesse Gauche, Lafesse Droite ». Pourriez-vous nous le présenter en quelques mots ?

    Le premier DVD, Lafesse Gauche, est un choix que j'ai effectué avec mes frères parmi des heures et des heures de ce qui était déjà connu. C'est vraiment le best-of !
    Le deuxième DVD, Lafesse Droite , ce sont des inédits, des choses qui sont passées à la télévision une seule fois à pas d'heure ! Et là encore, on a choisi ce qu'on préférait.
     

    Best-of, signifie t-il « fin de carrière » ?

    Non, c'est un virage. Là je prépare un film et également mes débuts sur scène, enfin...surtout ceux de Madame Ledoux (N.D.L.R : personnage inventé par JY Lafesse dans ses canulars téléphoniques) qui s'intitulera le « One Woman-Show ».  


    Justement, beaucoup d'admirateurs vous imaginent sur scène et ne savent pas quoi penser de vous à ce propos !
     

    Eh bien je suis comme eux ! C'est justement parce que je ne savais pas quoi y faire que je n'y allais pas. Mais maintenant, je vois mieux. Il sera question de la Bretagne mais à titre exceptionnel. Madame Ledoux a vécue des choses qui méritent d'être contées ! (rires)
     

     

    Et le cinéma, c'est pour quand ?

    Pour 2007 si tout se passe bien. Je n'ai jamais considéré que les choses étaient acquises et ce n'est pas parce que je m'appelle Lafesse que je pourrai faire un film plus vite qu'un autre.
    La preuve : ça fait sept ans que je l'écris.
     

    Vous passerez donc cette fois derrière la caméra...


    Oui c'est ma formation de réaliser des films. Je n'ai fait que des films publicitaires jusqu'à présent. Mais le long métrage c'est toute ma vie depuis sept ans et sept jours sur sept.  

    Pourriez-vous nous en parler ?

    Il commencera en Bretagne au 15ème siècle et se terminera à Paris de nos jours. Et il est fortement question d'une malédiction bretonne ! C'est tout ce que je peux dire.  

    « Pourvu que ça dure » « Les yeux dans Lafesse » « Plus loin dans Lafesse » autant de succès que vous comptez...pourquoi un tel succès ?
     

    Très bonne question. Peut-être parce que je pratique la farce comme un enfant et que les gens qui aiment ça en sont toujours aussi. Et peut-être également que les trucs que je fais ont un sens parfois, en tout cas je l'espère, et que l'enfant que l'on a tous en nous reconnaît les exagérations du mode de vie adulte.
     

    Quelles évolutions pour Lafesse dans ses impostures ?  

    Je viens de tourner un autre DVD où je me suis déguisé en chinois, en sado-maso, en vieux, en petite vieille et tout ça parce que je ne l'avais jamais fait ! Et ça marche, c'est pire, c'est lamentable ! (rires). Je rêverai aussi de faire des impostures sur un site Internet et c'est normalement ce que je vais faire car ce média est aujourd'hui le seul endroit où la liberté de chacun peut se faire si les internautes arrivent à défendre le point de vue de la création. 


    Regrettez-vous quelque chose dans tout ce que vous avez-fait ?

    D'avoir commencé ! (rires) je plaisante ! Je crois que je regrette de ne pas être parfois allé encore plus loin dans la folie et de ne pas avoir trouvé encore plus de choses dans la rue et sur les plages. Mais je ne regrette rien de tout ce que j'ai pu faire ! 
     

    Et dans ce que vous n'avez pas fait ?

    J'aurai bien aimé avoir un peu de temps dans ma journée comme je dors très peu. J'aurai bien aimé faire de la recherche et également travailler sur la faune et la flore aquatique bretonne pour permettre de les développer et de les protéger, car là elle est condamnée visiblement...J'aurai bien aimé piéger Bush...mais bon ce sera dans une autre vie ! 

    A qui conseilleriez-vous votre DVD en particulier ?


    Ce que je vais dire va être considéré comme démago, stratégie marketing ! Mais non je n'en suis pas là. Je le conseille à tout le monde car tout le monde a besoin de rire ! 


    Petit test : Quelle est l'expression qui vous a tant suivie tout au long de votre carrière et qui pourrait clore notre entrevue !
     
     
    A voté ?? (rires)... Pourvu que ça dure !



    « Lafesse Gauche, Lafesse Droite » disponible en double DVD à partir du 6 novembre 2006 chez StudioCanal. 19,99 € 



     

     Interview réalisée par Sébastien Kerroux   




     

     

     


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  • Le 18 juillet dernier, j'interviewais PPDA pour Ouest-France. L'entretien se déroulait dans son cabanon situé tout en haut (13 mètres de hauteur) d'un des arbres de sa propriété (modeste !) de Trégastel. C'est quelqu'un de très aimable et de très sympathique. L'interview est parue le 20 juillet dernier dans la rubrique "Côtes d'Armor" du quotidien. Tout s'est très bien passé ! Patrick Poivre d'Arvor m'avait même invité à assister le 5 septembre dernier au Journal Télévisé de 20 h en direct de la grande tour de TF1 à Boulogne-Billancourt. J'étais dans le studio même où se trouvait le plateau, plus précisément derrière la caméra principale qui filme PPDA. Bref, un grand souvenir ! Et Patrick Poivre d'Arvor fut toujours aussi sympathique avec moi. A la fin du journal télévisé, nous avons discuté 3 minutes environ puis nous nous sommes dit à bientôt à Trégastel...peut-être !

    Voici en exclusivité l'intégralité de l'interview que j'ai eu avec Patrick Poivre d'Arvor. Sachez que seulement 30% de cette interview a été finalement diffusée car je n'avais rien synthétisé...

    Interview Patrick Poivre d'Arvor, mardi 18 juillet 2006

    Vendredi dernier, vous étiez à l'Elysée pour interviewer comme chaque année le président de la République et depuis samedi vous êtes sur la Côte de Granit Rose au calme, avouez que l'ambiance n'est pas la même ! Aviez-vous hâte de retrouver Trégastel ?

    Oui ça change ! J'avais hâte de quitter Paris, de quitter cette foule, à la garden-party il y a toujours 6000 personnes mais le journal aussi c'est toujours beaucoup de monde, beaucoup d'excitation...un peu de stress mais c'est naturel parce que c'est le métier qui veut ça. J'ai fait 4 à 5 déplacements en Allemagne pendant la coupe du monde de football, avant j'étais allé en Afghanistan, en Jamaïque, au Tibet, et rien que tout cela depuis le printemps, donc je suis content de me poser un peu.

    Vous avez écrit récemment que vous aviez « du sang rose dans les veines », votre histoire avec la Côte de Granit Rose est-elle si importante dans votre vie ?

    Oui parce que je pense que c'est d'abord un endroit que j'ai découvert à l'âge de 2 ans mais c'est aussi l'endroit où vivaient mes ancêtres du côté paternel, par les Keraudren. J'ai retrouvé beaucoup de tombes du côté de Pleumeur, Perros et Trégastel. Donc oui je sens que c'est un peu de mon sang.

    Dans vos livres, on trouve souvent des références à la mer, à la plage, mais on ne trouve pas souvent, voire jamais de référence à la ville, si chère à votre cœur, de Trégastel, est-ce une volonté de cacher votre source d'inspiration maîtresse ?

    C'est à dire que j'ai envie d'être tranquille c'est vrai (rires) mais quand même mine de rien il y a quand même tout un passage dans un livre qui s'appelle « Deux Amants », mais aussi tout un passage dans un livre qui s'appelle « Petit Homme » qui va être adapté à la télévision et qui sera diffusé à la rentrée. Voilà, je ne cite pas forcément le nom de Trégastel pour être plus tranquille mais je laisse toujours quelques petites références, un petit clin d'œil, c'est ça qui est très important.

    En France, on vous considère comme une grande personnalité de la télévision, mais quand vous êtes ici, qu'êtes-vous au juste ?

    Le regard des gens ici est différent, tout à l'heure par exemple j'ai pris un pot avec un de mes amis d'enfance qui habite Trégastel, on a parlé de la pêche et de tout ce qui fait notre origine commune, mais on n'a pas parlé une seule seconde de la télévision. C'est vraiment différent de Paris, car Paris est une ville un peu excitée, c'est bien parce qu'il y a une vraie énergie et ça bouge mais c'est moins bien parce que c'est parfois une énergie négative avec des gens qui ne savent pas bien se repérer dans les vraies valeurs, toujours l'excitation du moment, la mode, la pensée unique, il y a toujours des choses qui sont un peu étranges et en plus un comportement qui fait que les gens sont parfois un peu trop énervés...mais tout ne doit pas être excusable, les gens ne sont pas très aimables vis à vis des provinciaux je trouve.

    Vous vous impliquez beaucoup dans la région, on vous a vu récemment parrainer l'aquarium marin à Trégastel, ces implications sont-elles dues à votre notoriété ?

    Souvent ce sont des demandes qui me sont faîtes, y'a beaucoup de gens qui me demandent et moi j'essaie d'aider et je sais que par exemple en ce qui concerne l'Aquarium Marin, le maire m'a demandé si je ne pouvais pas être le parrain avec mon ami Yann-Arthus Bertrand avec qui j'ai écrit un livre « Une France vue du ciel » et je sais que faire venir son exposition tout cela est utile pour la région et ce qui fait plaisir à la région me fait plaisir. Il faut que le Trégor s'ouvre, accueille des touristes mais aussi des gens qui vont s'installer ici.
    Kenneth White, un ami à moi, vient de s'installer à Trébeurden où il a trouvé un vrai bonheur et c'est un grand poète et un grand écrivain.

    Vous aimez beaucoup les artistes du coin, comme Kenneth White, Yvon Le Men


    Oui, Yvon est un ami lui aussi, je crois qu'il y a une vraie authenticité dans leur oeuvre, ils ne se mélangent pas avec les influences du moment, ils ne se frelatent pas et je trouve ça formidable de parler avec des gens comme ça.

    Je crois que vous aimez le sport, vous pratiquez le vélo comme beaucoup de personnes, mais à la différence de certaines grandes personnalités vous participez également à des semi-marathon où finalement vous êtes quelqu'un comme tout le monde, pratiquer le sport en public est-ce une volonté d'affirmer qu'avant tout c'est le sport en lui-même qui vous passionne ?

    J'ai toujours été comme ça, je courais et je faisais du tennis avant de faire de la télévision. En ce moment je suis en train de participer au tournoi de tennis à Trégastel et comme ça je rencontre des gens. C'est très important de rester soi-même, si je restais dans ma tour d'ivoire je ne rencontrerai certainement pas autant de monde et à ce moment là je serai sans doute aussi moins bon journaliste. Il faut être ouvert, tolérant, écouter et être généreux mais malheureusement tous les journalistes ne sont pas tous généreux.

    Que diriez-vous à propos des gens, de ceux que vous fréquentez sûrement à Paris et qui disent qu'il y a toujours du mauvais temps en Bretagne, aujourd'hui par exemple on peut prouver le contraire !

    Ah ben ça oui ! Mais vous savez ça fait cinquante ans que je continue à le répéter et ça changera pas ! J'ai coutume de dire la fameuse phrase d'Olivier de Kersauzon qui dit « Il pleut que sur les cons » et moi je dis souvent qu'il fait beau plusieurs fois par jour en Bretagne, sauf qu'en ce moment il fait beau tout le temps ! (sourires)

    Selon vous, êtes-vous un bon breton dans le sens gastronomique du terme ?

    Ah j'adore le cidre ! Je ne bois que du cidre quand je suis en Bretagne, curieusement je n'en bois pas quand je suis à Paris. De temps en temps quand je veux remercier mon équipe, ce que l'on a fait très récemment à la fin d'une saison qui avait été très bonne, on avait jamais eu des chiffres d'audience aussi importants avec nos principaux compétiteurs, alors pour les remercier je leur ai fait un petit pot avec des crêpes et du cidre. C

    Ca leur a plu j'imagine !

    Ah oui ça leur a plu, mais ils savent très bien que les sujets bretons chez moi sont très importants. On m'a d'ailleurs soupçonné de favoritisme, parce qu'il y a beaucoup de sujets sur la Bretagne ! Mais on me dit ça gentiment (sourires)

    Quels sont vos loisirs lorsque vous venez sur la Côte de Granit Rose ?

    Je joue en général au tennis, je prends un pot et j'écris beaucoup. J'écris beaucoup l'après-midi et le soir, et d'ailleurs là quand vous allez me quitter je me remettrai à écrire. Le matin, je lis et je réponds au courrier, donc voilà je suis rarement au repos !


    Quelles sont vos relations avec les gens de Trégastel ?

    Elles ont toujours été là, pour moi ça change pas, pour certains ce sont des amis très proches...par exemple le premier jour où je suis arrivé, le 14 juillet j'ai dîné avec un couple d'instituteurs à Trébeurden, je suis heureux avec eux et je crois que leur regard sur moi n'a pas changé.

    Le jour où vous aurez l'impression d'être trop reconnu, ça vous dérangera ?

    Je crois que ce jour n'est pas arrivé parce que les bretons sont très pudiques et se mettent très rarement en avant, ils ont une attitude envers les autres qui est toujours positive et qui n'est pas intrusive. De ce point de vue là, c'est vraiment très agréable. Je suis encore là pour longtemps, à moins qu'on me fasse des misères mais j'ai toujours été heureux ici.

    On voit que vous avez un cabanon situé dans un des arbres de votre propriété, à quoi sert-il ?

    C'est là que j'ai écrit une partie du livre qui va sortir chez Gallimard « Disparaître » avec mon frère Olivier. C'est ici que j'écris, je suis bien. Je domine la situation, je domine les arbres, je suis heureux.

    C'est depuis Trégastel que vous allez donc suivre le travail de votre remplaçant, Harry Roselmack. Que pensez-vous de ce successeur à qui vous avez assuré votre disponibilité en cas de problèmes ?

    C'est quelqu'un que j'ai rencontré il y a deux ans lors d'un dîner, je m'étais dit « voilà un garçon intéressant ! » pas forcément pour présenter le journal mais pour entrer dans l'équipe rédactionnelle, et puis ça ne s'était pas concrétisé sur le moment mais on a fait ça un an plus tard et je trouve que c'est une bonne chose car, tout simplement, c'est un bon journaliste et j'aimerai juste que l'on juge les gens sur la qualité du travail qu'ils font et pas sur la couleur car c'est un débat qui me paraît assez dépassé ! Moi quand je regardais l'équipe de France, je ne me disais pas « tiens, il n'y a pas de breton » mais que ce soit un guadeloupéen, un breton ou un gars de Boulogne sur Mer comme Ribéry c'est le talent qui compte et c'est ça qui m'intéresse.


    D'ailleurs le 21 août 2006 sort votre nouvel ouvrage, co-signé avec votre frère Olivier, « Disparaître » y a t'il un message personnel derrière ce titre?

    Non non je ne vais pas disparaître avant un bon bout de temps, j'ai encore quelques bonnes années à profiter de ce métier magnifique car sans ce métier il y a plein de situations, plein de gens et plein de pays que je n'aurai pas pu connaître. Vive le métier de journaliste.

    Vous avez abandonné beaucoup de livres ?

    Quelques uns oui, j'en ai écris une bonne vingtaine seul et une bonne douzaine avec mon frère. C'est vrai qu'on a une facilité et là par exemple on est en train d'écrire une biographie sur Lawrence d'Arabie qui sortira en principe à la fin de l'année.

    Depuis peu de temps, la plupart de vos livres sont co-signés avec Olivier, votre frère, sans parler de votre vie personnelle, doit-on penser que vous êtes tous les deux complémentaires ?

    Oui, outre le fait que l'on soit frères on est vraiment amis, on se confie tout, le maximum. On est très travailleurs tous les deux et c'est très agréable de savoir que lorsqu'une des personnes est appelée pour son travail soit à l'étranger ou ailleurs, soit qu'une des personnes est un coup de blues, c'est très agréable de savoir qu'il y a quelqu'un qui continue l'œuvre commune. C'est pas comme un livre que vous êtes obligé d'abandonner.

    Et pour finir, comment définiriez-vous en quelques mots la Bretagne et la Côte de Granit Rose ?

    C'est un pays de passion, un pays d'exil d'où beaucoup de gens sont partis. C'est un pays de rencontre entre la mer, qui est plus forte que tout le monde, et une terre qui se bat bien d'où le côté furieux de la rencontre entre les deux éléments, singulièrement ici, avec ces chaos de Granit Rose et d'où le côté un peu solide, un peu fou et un peu têtu des bretons. Mais je préfère les gens têtus aux gens sans consistance.


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